Ungersheim: Un modèle de transformation communautaire durable

Ungersheim [1] —France—, une commune alsacienne de 2 400 habitants, est devenue un modèle de transition écologique après avoir lancé en 2009 le programme "21 actions pour le XXIe siècle", porté par son maire, à travers une approche basée sur la démocratie délibérative [2] et orientée sur trois piliers: l'autonomie intellectuelle, l'indépendance énergétique et la souveraineté alimentaire. La transformation a généré des emplois locaux, réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de mobiliser une grande partie de la population autour de projets durables (Innovation in Politics Institute, 2019).

Champ solaire en périphérie d’Ungersheim (photo : Javier Trespalacios)

Histoire et contexte

Historiquement, Ungersheim abritait la mine Rodolphe de potasse [3], un minéral utilisé dans la production d'engrais. L'exploitation a commencé en 1913, a été restreinte en 1976 et a définitivement fermé en 1980, marquant un point de changement dans le modèle économique de la région (BRGM, 2003).

Mine de potasse Rodolphe (photo Javier Trespalacios)

La transformation vers la durabilité a officiellement commencé en 2009, sous la direction de Jean-Claude Mensch [4] —ancien mineur et maire depuis 1989—, motivée par l'urgence climatique et le défi de redéfinir l'identité post-industrielle de la commune. En 2011, Ungersheim a rejoint le mouvement international des Villes en Transition [5] et a élaboré son programme "21 actions pour le XXIe siècle" [6] (Walker et al., 2004).

Le mouvement des Villes en Transition est né en 2005 à Kinsale, Irlande, lorsque Rob Hopkins, professeur de permaculture, et ses étudiants ont développé l'Energy Descent Action Plan, un plan communautaire pour réduire la consommation énergétique et augmenter la résilience locale [7] face au pic pétrolier et au changement climatique. Cette approche a été mise en œuvre pour la première fois en 2006 à Totnes, Royaume-Uni (Hopkins, 2010).

Le processus de transition à Ungersheim: "21 actions pour le XXIe siècle"

Il s'est appuyé sur trois piliers —autonomie intellectuelle, indépendance énergétique et souveraineté alimentaire— et a été mis en œuvre progressivement, avec un accent particulier sur l'inclusion citoyenne [8].

Contrairement aux modèles traditionnels où le développement durable est conçu par des experts et mis en œuvre verticalement, Ungersheim a opté pour un schéma horizontal dans lequel la communauté génère ses propres solutions, comme le souligne la mairie: "Souvent, le développement durable est pensé par des experts, repris par les institutions et arrive sur le terrain sous forme de commandements. Ce schéma du haut vers le bas n'est pas le nôtre" (Mairie d'Ungersheim, 2015).

Autonomie intellectuelle [9]

C'est le pilier philosophique du processus de transition : "la capacité de penser et de décider de façon indépendante, se libérer du consumérisme et du conditionnement publicitaire, ainsi que questionner et évaluer l'information avec un jugement critique pour construire des idées et opinions propres" (Mairie d'Ungersheim, 2015). Les actions incluses dans ce pilier:

Démocratie participative [10]: En février 2009, la Mairie a créé cinq commissions mixtes —Développement durable, Énergies renouvelables, Cohésion sociale, Urbanisme et accessibilité, Culture-Sport-Loisirs-Eau— intégrant habitants et conseillers pour concevoir, débattre et valider les propositions en assemblées publiques avant leur approbation.

Territoire de commerce équitable: Depuis 2010, Ungersheim détient le label "Territoire de Commerce Équitable" [11]. Chaque année est célébré le Festival Éco-Équitable "Bio Ungersheim" [12].

Territoires citoyens du monde [13]: En 2011, la commune a rejoint ce réseau international de municipalités engagées pour la solidarité mondiale et la paix.

Forum "Sortir du nucléaire": Tenu en 2011, il a réuni des habitants, des techniciens municipaux et des experts en énergies renouvelables pour débattre de la viabilité d'un modèle énergétique basé sur des sources propres.

Monnaie locale "Le Radis": Lancée en 2013 avec une valeur équivalente à l'euro, elle a stimulé le commerce de proximité et renforcé les liens entre commerçants, producteurs et associations. Son modèle d’épargne fonctionne ainsi: les usagers versent automatiquement un petit pourcentage de leurs Radis non dépensés dans un fonds collectif ; ces ressources servent à financer des projets communautaires— par exemple, la crèche familiale promue par la mairie—, garantissant que la richesse reste dans la commune et renforçant sa capacité de réponse en cas de crise (Mairie d'Ungersheim, 2015).

Atlas communal de biodiversité: En 2011, un inventaire participatif a été lancé pour constituer un Atlas Communal de Biodiversité [14], enregistrant les habitats et documentant plus de 4 800 espèces animales et végétales, tout en recueillant près de 300 contributions citoyennes sur les oiseaux, insectes, arbres et plantes herbacées. L’ensemble des données, géoréférencé et présenté sur des cartes thématiques, facilite la planification d’actions de conservation (Mairie d'Ungersheim, 2011a; Mairie d'Ungersheim, 2011b).

Réhabilitation de friches minières [15]: Les anciennes zones d'extraction de potasse ont été renaturalisées grâce à la restauration paysagère et à la création de sentiers accessibles au public. Ces actions ont été intégrées dans le "Parcours de sensibilisation sur la Transition", un itinéraire éducatif de 2,8 km qui relie des lieux emblématiques comme un jardin-école, une exploitation agricole écologique et une colline avec des vues sur le "Bio-territoire" [16]. L'initiative combine éducation environnementale, valorisation du patrimoine naturel et renforcement du lien citoyen avec le processus de transition écologique (Koninckx, 2019).

Événement de participation et d'échange communautaire (photo Javier Trespalacios)

Indépendance Énergétique

Le deuxième pilier se concentre sur la transformation du modèle énergétique, réduisant la dépendance aux combustibles fossiles et misant sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Les actions sont:

Installation d'énergie solaire thermique, (120 m²) sur le toit de la piscine municipale depuis 1999.

Mise en œuvre de la plus grande centrale solaire d'Alsace, Hélio-Parc 68 (2,3 MWp), inaugurée en décembre 2012, qui alimente l'équivalent de 800 foyers. On distingue également l'installation photovoltaïque à l'Écomusée d'Alsace (2,5 MWp) [17], qui génère près de 2 600 MWh annuels.

Construction d'une chaudière à biomasse de 540 kW avec un réseau de chaleur qui alimente 7 bâtiments municipaux, dont la piscine.

Efficacité énergétique: Programme de rénovation des bâtiments publics, modernisation de l'éclairage avec la technologie LED (diminuant la dépense énergétique de 40%) et conseils pour les foyers.

Campagne de diagnostic énergétique des bâtiments publics et mise en œuvre des recommandations d'économie d'énergie. Lancement du défi d'économie d'énergie avec les écoles et les associations. Campagne pour inciter au développement photovoltaïque public-privé.

Logements bioclimatiques: En 2005, la commune a acquis 24 hectares dans le domaine Champré pour créer l'Éco-Hameau "Le Champré", un village écologique inspiré du modèle BedZED de Londres [18] qui regroupe dix logements passifs avec une consommation maximale de 15 kWh/m²·an, structure en bois, isolation en paille et systèmes d'énergie renouvelable ; cette initiative promeut l'utilisation de matériaux à faible impact environnemental, l'efficacité énergétique, la gestion responsable de l'eau et des déchets, la production locale, et favorise la cohésion sociale et la réduction de l'empreinte carbone (Mairie d'Ungersheim, 2019).

Élimination des produits chimiques: Depuis 2006, Ungersheim a complètement éliminé l'utilisation de produits phytosanitaires et d'engrais chimiques en jardinage, dans les espaces verts et les terrains sportifs. À partir de 2008, elle a mis en œuvre le programme "Zéro Pesticide" dans tous les espaces publics, remplaçant les pesticides synthétiques par des méthodes écologiques comme le désherbage manuel et thermique. Ces actions ont permis de protéger la biodiversité, d'améliorer la santé publique et d'établir un modèle de gestion environnementale exemplaire, reconnu par la distinction "Commune Nature" avec 3 libellules [19], la plus haute distinction décernée par l'Agence de l'Eau (Mairie d'Ungersheim, 2015).

Substitution des produits de nettoyage: En janvier 2008, la Mairie a remplacé dans tous les bâtiments municipaux les produits de nettoyage pétrochimiques par une gamme 100% certifiée écologique et biologique, après avoir approuvé un cahier des charges qui exigeait des labels reconnus comme Ecocert [20] ; la mesure a inclus la révision des contrats de fourniture et la formation spécifique du personnel d'entretien, afin de minimiser l'impact sur les écosystèmes aquatiques et améliorer la salubrité des espaces publics.

Mobilité durable: Depuis 2008, a commune propose un service de transport scolaire gratuit grâce à une charrette tirée par des chevaux, économisant 4 600 km annuels en voiture. Les trois chevaux employés participent également à l'arrosage et aux travaux agricoles (Nunes, 2018). De plus, la commune s'est intégrée à l'EuroVelo 5 et à la Véloroute du Vignoble d'Alsace, avec un tronçon de 37 km de pistes cyclables qui relie l'Écomusée d'Alsace à Ensisheim, promouvant le vélo comme moyen de transport durable (Metropole et Agglomeration de Mulhouse [M2A], 2019). Depuis 2015, la municipalité privilégie l'acquisition de véhicules à faibles émissions pour sa flotte (France, 2015).

Centrale photovoltaïque Hélio-Parc 68 (photo Javier Trespalacios)

Souveraineté Alimentaire

Le troisième pilier vise à développer un système alimentaire local, écologique et résilient, qui intègre toute la chaîne de valeur "de la semence à l'assiette". Les cinq actions dans ce domaine sont:

Mise en œuvre d'une alimentation scolaire 100% écologique: Depuis 2009, le service d'accueil des enfants de la municipalité offre un menu complètement écologique, incluant des goûters tous les jours de la semaine.

Les Jardins du Trèfle Rouge: Inaugurés en 2011 sur 8 hectares cédés par la Mairie et intégrés au réseau Cocagne [21], ils combinent production agroécologique et action socioprofessionnelle en employant vingt personnes en parcours d'insertion qui alternent entre semis, culture, récolte et logistique. Chaque année, ils génèrent près de 30 tonnes de légumes de saison —des tomates et courgettes aux feuilles de chou frisé— qui sont distribués dans 400 paniers hebdomadaires dans une vingtaine de communes proches, promouvant la consommation locale et le circuit court.

Aménagement d'un centre de transformation et de conservation des légumes: En 2015, le pavillon sportif municipal a été aménagé en centre de transformation et de conservation des légumes, avec des équipements de conditionnement sous vide, un autoclave de stérilisation et des chambres frigorifiques. Le centre transforme les excédents des Jardins du Trèfle Rouge en conserves de soupes et purées. En plus d'offrir des parcours de formation et d'insertion professionnelle à six personnes, le centre produit jusqu'à 800 pots hebdomadaires, approvisionnant tant la restauration scolaire que le marché local. Ce système d'économie circulaire évite la perte d'environ 20% de la récolte, en réutilisant les restes végétaux pour le compostage (Mairie d'Ungersheim, 2015; OEP, 2018).

Cuisine collective écologique: Certifiée par Ecocert à son troisième niveau [22], cette cuisine, opérationnelle depuis 2014, approvisionne 70 localités voisines avec la livraison de 500 repas quotidiens en moins de trente minutes. Elle emploie dix personnes en parcours d'insertion socioprofessionnelle et maintient une échelle humaine face à la restauration industrielle, assurant la qualité, la fraîcheur et la traçabilité des ingrédients (Mousson Citoyenne, 2016).

Ferme Kohlacker ou "Maison des Natures et des Cultures": Cet espace multifonctionnel intègre des activités agricoles, éducatives et culturelles. Sa construction a commencé en 2013 par un processus participatif et volontaire, utilisant des techniques traditionnelles comme les structures en bois et le remplissage d'argile et de paille. Le bâtiment, de forme annulaire, abrite des installations pour la réception, le lavage, le conditionnement et la conservation des légumes, ainsi qu'une malterie-microbrasserie et un centre pédagogique pour la formation du personnel et les activités communautaires. De plus, une partie du bâtiment sert de réfectoire et de salle de formation pour les employés de l'entreprise d'horticulture locale, et est disponible pour des activités liées à la nature et à la culture durant les après-midis et les week-ends (Grodwohl, M., 2016).

Exemple de nourriture partagé (photo Javier Trespalacios)

D'autres mises en œuvre ont également été réalisées:

Programme "Ordonnance Verte": Un aspect innovant de la politique de souveraineté alimentaire est le programme "Ordonnance Verte", qui offre un panier hebdomadaire de fruits et légumes écologiques aux femmes enceintes depuis le troisième mois de grossesse jusqu'à la naissance du bébé. De plus, il inclut des ateliers pédagogiques sur les bénéfices de l'alimentation écologique pendant la grossesse (Mairie d'Ungersheim, s.d.).

Participation citoyenne: Clé du succès

Depuis 2009, la démocratie participative soutient le modèle de transition d’Ungersheim, reposant sur la prémisse selon laquelle « l’autonomie intellectuelle et la démocratie participative ne se décrètent pas, elles se construisent à chaque instant » (Mairie d’Ungersheim, 2015). Cette approche permet de comprendre les visions des habitants, de lever les barrières et de garantir que les projets reflètent leurs souhaits réels. La méthodologie collaborative renforce les liens sociaux et favorise le sentiment d’appartenance, comme l’exprime la devise municipale : « Nous souhaitons que les citoyens se libèrent de leurs entraves consuméristes, décident ensemble et prennent soin de leur patrimoine naturel, social et local » (Mairie d’Ungersheim, 2015).

Prix et reconnaissance

Le projet a été reconnu pour ses pratiques innovantes en démocratie environnementale avec le Trophée de l'Innovation en 2013 (Multi-Monde EN). En 2019, il a été finaliste aux Innovation in Politics Awards dans la catégorie "Écologie et Démocratie" (The Innovation in Politics Institute). La localité a également été protagoniste dans divers documentaires et films qui mettent en avant son modèle de durabilité et de participation citoyenne.

Les actions d'Ungersheim et les ODD

Le modèle de transformation communautaire durable répond à plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'Agenda 2030. Voici quelques-uns des ODD concernés, ainsi que les actions spécifiques qui y sont liées:

ODD 2 - Faim zéro: Favorise la souveraineté alimentaire à travers la production locale d'aliments écologiques. Des initiatives comme les Jardins du Trèfle Rouge, qui produisent des légumes distribués en paniers hebdomadaires, et la cuisine collective écologique qui approvisionne 70 localités voisines, contribuent à garantir l'accès à des aliments nutritifs et durables.

ODD 5 - Égalité des sexes: Le programme "Ordonnance Verte" promeut également l'égalité des sexes en fournissant un accès à des aliments écologiques et une éducation nutritionnelle aux femmes enceintes, contribuant ainsi à leur autonomisation et leur bien-être.

ODD 7 - Énergie propre et d'un coût abordable: Ungersheim a investi dans les énergies renouvelables, comme l'installation d'énergie solaire thermique à la piscine municipale et la construction de la centrale solaire Hélio-Parc 68. Ces actions réduisent la dépendance aux combustibles fossiles et favorisent un accès durable à l'énergie.

ODD 11 - Villes et communautés durables: La création de logements bioclimatiques dans l'Éco-Hameau "Le Champré" et la réhabilitation de friches minières pour la création de sentiers éducatifs sont des exemples de la transformation de l'environnement urbain d'Ungersheim vers une plus grande durabilité et résilience.
ODD 12 - Consommation et production responsables: La mise en place de la monnaie locale "Le Radis" encourage l'économie circulaire et la consommation responsable en stimulant le commerce local et en finançant des projets durables au sein de la communauté.

ODD 13 - Action pour le climat: Les initiatives d'efficacité énergétique, comme la rénovation des bâtiments publics et la modernisation de l'éclairage avec la technologie LED, contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, soutenant la lutte contre le changement climatique.

ODD 15 - Vie terrestre: L'Atlas communal de biodiversité et la réhabilitation des friches minières pour la création de sentiers éducatifs sont des actions qui favorisent la conservation de la biodiversité et la restauration des écosystèmes locaux.

ODD 16 - Paix, justice et institutions efficaces: La démocratie participative et la création de commissions mixtes intégrant habitants et conseillers renforcent la gouvernance locale et encouragent la participation citoyenne dans la prise de décisions, promouvant des institutions plus inclusives et transparentes.

ODD 17 - Partenariats pour la réalisation des objectifs: La collaboration avec des réseaux internationaux comme "Territoires citoyens du monde" et la participation au mouvement des Villes en Transition démontrent l'engagement d'Ungersheim envers la coopération mondiale pour le développement durable.

ODD 2, 5, 7, 11, 12, 13, 15, 16, 17 (Nations Unies)

Conclusions

Grâce à une vision politique claire, une participation citoyenne active et une approche globale, Ungersheim a transformé son passé minier en un laboratoire vivant de durabilité. Ses piliers — autonomie intellectuelle, indépendance énergétique et souveraineté alimentaire — ont permis de relever des défis tels que le changement climatique et l’épuisement des ressources, tout en générant de l’emploi local, de la cohésion sociale et un fort sentiment d’appartenance.

L’implication constante des habitants à travers des commissions mixtes, des budgets participatifs et des forums délibératifs constitue un trait distinctif du processus. Cette gouvernance horizontale a renforcé la confiance dans les institutions locales et garantit que les décisions répondent aux besoins réels du territoire. Loin d’être imposée, la transition s’est construite par le bas, ancrée dans le tissu communautaire et enrichie par les savoirs partagés.

Le modèle met également en lumière la dimension humaine de la durabilité, en intégrant les principes de liberté et d’équité au cœur d’une fraternité [23] concrétisée par des actions solidaires : partage des ressources, soutien aux plus vulnérables, protection de l’environnement commun et renforcement des liens intergénérationnels.

Souvent, le développement durable est pensé par des experts, repris par les institutions et arrive sur le terrain sous forme de commandements. Ce schéma du haut vers le bas n'est pas le nôtre...

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Notes

[1] Ungersheim est un village alsacien en France qui est devenu un laboratoire de transition écologique, se distinguant par ses modèles innovants en énergie, alimentation et cohésion sociale.

[2] La démocratie délibérative est un modèle de prise de décisions collectives basé sur le dialogue ouvert, l'argumentation rationnelle et la participation citoyenne informée avant d'arriver à un consensus ou un vote.

[3] La Mine Rodolphe est un ancien complexe minier de potasse (1911–1976) qui est aujourd'hui un patrimoine industriel et une attraction touristique, montrant des techniques historiques d'exploitation.

[4] Jean-Claude Mensch, ancien maire d'Ungersheim, a été essentiel dans la mise en place du modèle de transition écologique de la municipalité ; ancien mineur et délégué syndical, il a été élu maire en 1989 et a été réélu pour six mandats consécutifs, impulsant la reconversion écologique de la municipalité.

[5] Mouvement international des Villes en Transition : C'est un réseau mondial de communautés, tant urbaines que rurales, qui adoptent une approche proactive pour construire de la résilience face aux défis du changement climatique, de la rareté des ressources et de l'instabilité économique. Inspiré par le travail de Rob Hopkins, le mouvement se base sur l'action locale, la créativité communautaire et la recherche de solutions durables dans des domaines comme l'énergie, l'alimentation, le transport et l'économie.

[6] Les "21 actions pour le XXIe siècle" constituent un plan stratégique intégral orienté vers la transformation durable à travers des initiatives en énergies renouvelables, agriculture, gestion des déchets, éducation environnementale et participation citoyenne. Inspiré par l'Energy Descent Action Plan (EDAP) de Kinsale — le premier plan communautaire conçu pour guider la transition vers un modèle de faible consommation énergétique et de haute résilience face au pic pétrolier —, cette approche propose des actions concrètes dans des secteurs clés comme l'alimentation, le logement, l'éducation, l'économie et le tourisme. L'EDAP, créé à travers des ateliers participatifs et des analyses prospectives, s'est consolidé comme référence internationale du mouvement des Villes en Transition, donnant naissance à des plans similaires à Totnes et dans d'autres communautés du monde.

[7] Les communautés résilientes sont celles capables d'anticiper, de s'adapter et de se remettre rapidement des défis et changements, en maintenant leur cohésion sociale, leur infrastructure et leur bien-être à long terme.

[8] L'inclusion citoyenne est le processus par lequel on s'assure que tous les individus, indépendamment de leur origine, genre, orientation, condition socio-économique ou toute autre caractéristique, ont une égalité d'opportunités pour participer activement aux décisions politiques, sociales et économiques de leur communauté.

[9] L'autonomie intellectuelle est la capacité d'une personne à penser, réfléchir et prendre des décisions de manière indépendante, en se basant sur son propre jugement et raisonnement critique, sans dépendre excessivement d'influences extérieures. Elle implique la capacité de questionner, analyser et évaluer l'information de façon objective, permettant la construction d'idées et d'opinions propres.

[10] La démocratie participative est un modèle de gouvernance dans lequel les citoyens n'exercent pas seulement leur droit de vote, mais participent également activement à la conception, à la discussion et à la prise de décisions politiques et sociales. Cette approche promeut l'inclusion, la délibération publique et l'implication directe de la communauté dans les processus gouvernementaux, cherchant à améliorer la représentativité et l'efficacité des politiques.

[11] Le Territoire de Commerce Équitable est une initiative qui promeut la création d'un espace géographique ou communautaire où les pratiques commerciales se basent sur des principes de justice sociale, économique et environnementale. Ce modèle cherche à assurer que les producteurs, spécialement dans les pays en développement, reçoivent un prix juste pour leurs produits, améliorent leurs conditions de travail et contribuent à la durabilité de leurs communautés. De plus, il encourage la consommation responsable et consciente sur les marchés locaux et internationaux.

[12] Le Festival Éco-Équitable "Bio Ungersheim" est un événement annuel à Ungersheim, France, qui promeut la durabilité, le commerce équitable et la biodiversité, offrant des activités, des ateliers et des expositions sur des pratiques responsables dans divers domaines.

[13] Territoires citoyens du monde est un programme qui promeut la participation active des citoyens dans la construction de communautés solidaires, durables et inclusives, se concentrant sur des valeurs comme la justice sociale, l'éducation et la coopération internationale.

[14] Un Atlas Communal de Biodiversité est un outil collaboratif qui rassemble, cartographie et systématise l'information sur la faune, la flore et les habitats d'une municipalité, basé sur des inventaires participatifs et validé par des experts, dans le but d'orienter la gestion, la conservation et la valorisation de son patrimoine naturel.

[15] Les friches minières sont des terrains abandonnés ou dégradés résultant d'activités minières, généralement après la fermeture d'exploitations.

[16] Le terme "Bio-territoire" fait référence à un territoire qui a été transformé suivant des principes de durabilité écologique, d'autonomie locale et de participation citoyenne, intégrant des pratiques agroécologiques, des énergies renouvelables, une mobilité durable et une économie circulaire. Dans le cas d'Ungersheim, le "Bio-territoire" est une vision intégrale de la municipalité comme écosystème vivant, où toutes les actions sont interconnectées pour réduire l'empreinte écologique et renforcer la résilience communautaire.

[17] L'Écomusée d'Alsace, musée en plein air à Ungersheim, préserve et expose la culture rurale d'Alsace à travers la reconstruction d'édifices traditionnels, offrant une expérience immersive dans le patrimoine régional.

[18] BedZED (Beddington Zero Energy Development) est un ensemble résidentiel pionnier en durabilité, inauguré en 2002 à Sutton (Londres), conçu pour être neutre en carbone grâce à des logements très bien isolés, une orientation solaire, des systèmes d'énergie renouvelable (panneaux photovoltaïques et biomasse), la récupération des eaux grises et pluviales, et des matériaux à faible empreinte écologique ; son approche intégrale d'efficacité énergétique et d'économie circulaire a servi de référence mondiale pour des projets d'urbanisme durable.

[19] La distinction "Commune Nature" de l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse reconnaît les municipalités qui éliminent complètement les traitements chimiques dans leurs espaces publics pour protéger la qualité de l'eau et favoriser la biodiversité ; elle s'organise en trois niveaux d'excellence, représentés par 1, 2 ou 3 libellules, les trois libellules étant la reconnaissance maximale de la gestion différenciée des espaces verts, la restauration des corridors écologiques et la sauvegarde des ressources hydriques (Agence de l'Eau Rhin-Meuse, s.d.; Région Grand Est, s.f.).

[20] Ecocert est un organisme de certification fondé en France en 1991 qui valide et garantit que des produits agricoles, cosmétiques et de nettoyage respectent les standards internationaux de production biologique et de pratiques durables.

[21] Le réseau Cocagne est une association de jardins écologiques qui impulse l'insertion socioprofessionnelle de personnes en risque d'exclusion à travers la production et la distribution de légumes biologiques.

[22] Ecocert à son troisième niveau. Cette distinction représente le standard le plus élevé du label "En Cuisine", ce qui implique qu'au moins 50 % des produits utilisés sont biologiques, en plus de respecter dix critères supplémentaires liés à la durabilité, comme la gestion des déchets, la transparence dans les achats et la promotion de produits locaux et sains (Ecocert, 2019).

[23] La fraternité se réfère à un sentiment de fraternité, de solidarité et d'union entre les personnes, basé sur l'idée que tous les êtres humains forment une communauté et doivent se soutenir mutuellement. Dans un contexte social ou politique, elle implique la coopération, le respect et le soin mutuel, cherchant le bien-être commun et l'égalité. Dans un sens plus large, la fraternité est également liée au concept d'empathie et de soutien envers les autres, sans importance leur origine ou situation.

[I] La transition juste est une approche qui assure un changement vers une économie durable et inclusive, protégeant les droits du travail et soutenant les communautés vulnérables, en faveur de l'équité sociale.

[II] La cohésion sociale se manifeste dans le sentiment d'appartenance, le partage de valeurs et la confiance mutuelle, ce qui favorise l'égalité des chances et le bien-être collectif.

[III] La démocratie environnementale se fonde sur la garantie d'une participation informée et effective dans les décisions environnementales, fournissant un accès à l'information, une participation aux processus décisionnels et une justice environnementale, comme cela se reflète dans les initiatives locales d'Ungersheim.

[IV] La durabilité holistique intègre de manière interdépendante les dimensions environnementale, économique et sociale, promouvant des interventions adaptées à chaque contexte à travers l'utilisation de ressources locales et une distribution équitable du pouvoir.

[V] Les transitions socio-écologiques impliquent de profondes reconfigurations dans des systèmes clés comme l'énergie, l'alimentation et la mobilité, combinant des changements technologiques, institutionnels et culturels. Elles se basent sur des niches d'innovation qui permettent d'expérimenter des solutions pour atteindre un équilibre entre stabilité et adaptation face à des défis complexes.

[VI] L'innovation sociale impulse des transformations dans les relations et les comportements pour répondre à des besoins non satisfaits, se basant sur la théorie des systèmes complexes. Cette approche souligne la synergie entre divers acteurs et facilite des solutions adaptatives qui équilibrent stabilité et évolution dans des contextes socio-environnementaux difficiles.

Références Bibliographiques

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