El Heraldo : Javier Trespalacios et son combat pour la connaissance du développement durable
- Javier Trespalacios
- 1 oct. 2015
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 sept.
Tiré du journal El Heraldo de la ville de Barranquilla : lien lire article El Heraldo, écrit par Daniela Fernández Comas @danielaferco
Ce natif de Barranquilla a consacré sa vie professionnelle à l'Ingénierie mécanique. Aujourd'hui il vit en Suisse, mais il a bien conscience que dans sa ville natale on peut faire plus pour l'énergie « si nous apprenions tous davantage à son sujet ».
Parler avec Javier Trespalacios, c'est avoir le sentiment d'apprendre un peu sur l'énergie, le soleil et le développement, spécialement le développement durable. En seulement 15 minutes, ce natif de Barranquilla peut expliquer avec facilité ce qu'est en soi le développement durable, comment on peut l'atteindre dans les grandes lignes et résumer en quelques mots où en est sa ville natale sur le sujet. Une terre où il ne vit plus depuis près d'un quart de siècle, mais à laquelle il pense tout le temps.
Il dit que pour comprendre le terme, il faut remonter à l'histoire, car « il vient du XVIIe siècle » quand le mot progrès se répandait de bouche à oreille. De là, il fait un saut aux années 30, quand il se souvient avoir lu que « se référer au développement c'était se référer à l'économique, et l'objectif était que nous puissions tous l'avoir peu importe ce qu'on faisait pour cela ».
Continuant son explication, Javier passe aux années 60, se souvenant que ce fut l'époque où « beaucoup de gens commencèrent à se rendre compte que des choses se passaient. Ils commencèrent à prendre conscience que ce développement provoquait quelque chose : la contamination de la planète ».
Ainsi – assure-t-il – des organisations comme le WWF (Fonds Mondial pour la Nature) surgirent, entre autres, ouvrant la voie en 1983 pour que la première ministre de Norvège soit chargée par les Nations Unies de « faire un travail sur ce qui se passait sur la planète ». C'est pourquoi ce ne fut qu'en 1985, après cette recherche, qu'on entendit la référence au développement durable pour la première fois, le définissant comme « chercher à satisfaire les besoins en pensant aux générations futures ».
À cela, l'ingénieur mécanicien exprime qu'aujourd'hui le développement durable « englobe beaucoup de choses, comme l'économique, l'environnemental et le social ».
Javier Trespalacios - Photo el Heraldo
Son histoire
Après avoir expliqué les généralités du sujet qui l'a amené à donner plusieurs conférences à Barranquilla, Javier Trespalacios fait une pause pour offrir des chocolats, car il considère que ceux de Suisse, pays où il vit actuellement, sont les plus délicieux du monde.
Il parle avec aisance, bien que par son nouvel accent il ne semble plus être de Barranquilla mais plutôt cubain, prenant des gorgées de Coca-Cola chaque fois qu'il termine une phrase pour se rafraîchir de la chaleur de la ville.
Il termine la pause et continue. Cette fois pour répondre à l'indiscutable question qu'on pose à un personnage comme lui : comment un natif de Barranquilla est-il arrivé à être ingénieur mécanicien en Suisse ?
« Je suis parti à 25 ans, après avoir communiqué avec un professeur de robotique. J'avais commencé à étudier l'Ingénierie mécanique à l'Université de l'Atlantique, mais j'étais inquiet. Je me suis passionné pour la Robotique et c'est ainsi que j'ai connu Jean Daniel Nicoud, celui qui a inventé la 'souris' ». Et ce fut grâce à l'invitation de ce professeur à Javier, pour faire sa thèse et ses stages en Suisse, qu'il finit par rester, car quand il avait terminé ses projets là-bas, l'Université de l'Atlantique était en grève.
« J'ai décidé de rester pour apprendre les langues. À cette époque, je ne savais que l'anglais et là-bas on parle français. Je savais seulement dire bière et merci (rires) mais je voulais aussi faire des choses que je ne ferais pas ici, comme être serveur. De son expérience dans le pays européen, il raconte qu'il est tombé amoureux, s'est marié, a eu une fille et a même refait sa licence. « J'ai essayé plusieurs fois d'homologuer ce que j'avais fait ici mais je voyais que c'était très difficile, c'est pourquoi j'ai préféré étudier là-bas, par fierté personnelle, le soir, pendant que je travaillais le jour. ».
Ses efforts valaient la peine. Javier a travaillé avec d'importantes personnalités intellectuelles, comme Jack Steinberger, Prix Nobel de Physique, et a foulé de prestigieuses entreprises comme le CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire) et l'ESA (Agence Spatiale Européenne), organisation équivalente à la NASA sur ce continent. Tout cela en alternant sa préparation comme master en énergie renouvelable.
Aujourd'hui, il se consacre à analyser des maisons et des quartiers pour qu'ils consomment moins et localisent l'énergie renouvelable, pendant qu'il avance un doctorat dans la matière qui le passionne. En plus, il crée « une conscience avec ce qui se passe sur la planète ». En fait, c'est de cela qu'il parle dans les causeries et conférences qu'il donne : « ETO, énergie pour tous ».
« Mon père, par exemple, se plaint d'Electricaribe, de ne pas pouvoir voir le feuilleton, c'est comme ça qu'il l'associe, mais ce n'est pas ça l'énergie. L'énergie c'est l'économie. Si la consommation d'énergie baisse, le PIB (Produit Intérieur Brut) baissera aussi. ».
Sur Barranquilla, il dit que la croissance l'inquiète, surtout le fait que « les gens ne comprennent pas ce qu'est l'énergie ». « Il se peut que le soleil frappe une maison, mais c'est illogique qu'un mur soit si chaud, on peut économiser cela avec l'isolation. ». Pour cela, il invite à voir toutes les options qu'offrent le développement durable et l'énergie. « Il y a des cartes qui te disent où il y a plus de soleil, où on consomme plus. Et c'est ainsi qu'on élabore la stratégie. Mais l'énergie renouvelable, ce n'est pas seulement le soleil, c'est aussi l'éolien. Il faut voir où est le meilleur potentiel, et définir où on peut utiliser cette énergie ou l'autre. ».
Javier voit le développement durable comme plus que l'énergie. Il affirme que « c'est penser que nous ne ferons pas de dommages écologiques, que nous pouvons aussi apporter sur le plan social, par exemple, en générant de l'emploi ». C'est pourquoi il voyage autour du monde avec un même message : « beaucoup se ferait si les gens savaient ».
Pensant au XXIe siècle
Javier était à Barranquilla grâce à une invitation de l'Université Autonome des Caraïbes. L'ingénieur a fait acte de présence à l'événement « Pensant au XXIe siècle », où il a parlé d'énergie et de développement durable : « projets qui impactent les villes ». Le natif de Barranquilla dit qu'il aime donner des conférences, car c'est ainsi qu'il parvient à sensibiliser d'autres personnes sur ce sujet, vital pour la planète.
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